Menu

« On croit d’abord à la vie »

Publié le 15 août 2012 dans 2012

Monique et Claude Vernay devant le cairn sur le Massif du Mont Blanc, en hommage à leur fils Anthony, mort d’une leucémie en 1998, à l’âge de 21 ans.


Après 14 ans de combat, les parents d’Anthony, mort d’une leucémie en 1998, font le point sur leur action. Et les enjeux de demain. Les défis Anthony reprennent le 20 août avec une exposition et marquent le début d’un programme très chargé (lire ci-dessous).

Comment expliquez-vous que l’engouement populaire autour de votre combat soit resté absolument intact après 14 ans ?

Les gens commencent vraiment à bien connaître l’association. On bénéficie d’une véritable reconnaissance et d’une vraie crédibilité qui tient notamment à notre rigueur financière qui n’est contestée par personne. Du coup, on oublie totalement le côté matériel et comptable et on a l’esprit libre pour imaginer et mettre en place les actions. Les élus sont derrière nous grâce à cela, comme à Chauffailles par exemple, où tout se passe très bien avec les maires du canton et la conseillère générale. Et tout se fait dans la simplicité, naturellement. C’est aussi l’esprit de l’association que l’on défend. On ne cherche pas à faire du grandiose. Juste à faire de l’extraordinaire avec de l’ordinaire...

Ce que vous appelez extraordinaire, c’est toute cette chaîne de solidarité qui se déploie pour vous, et presque malgré vous en plus ?
C’est exactement cela. Nous sommes en retraite, nous pourrions lever le pied, profiter de nous. Mais on n’a pas le choix... Et c’est presque tant mieux d’ailleurs. Il faut foncer. Car on croit d’abord à la vie. Nous nous sommes donné une exigence au départ en nous créant les moyens de le remplir. En tentant de tout mettre en œuvre pour faire avancer la recherche contre la leucémie. On a choisi la vie en fait... C’est tout. Et la vie, nous l’a finalement rendu, en nous offrant de très belles rencontres depuis le début de cette aventure. Il y a même désormais environ 300 adhérents à l’association du Défi Anthony.

À propos de vie, quelles sont aujourd’hui les avancées médicales concrètes réalisées dans la lutte contre la maladie et la leucémie ?
D’abord, 80 % des enfants atteints de cette maladie sont aujourd’hui soignés. Mais les principales améliorations constatées concernent l’allégement de la souffrance des malades. La plus grande efficacité du traitement des chimiothérapies, la précision du diagnostic qui a beaucoup évolué en amont et qui permet ensuite une adaptation des soins bien meilleure, une individualisation des protocoles plus précise et plus affinée avec moins d’agressivité qu’avant. Chaque patient peut suivre un traitement spécifique avec des dosages de médicaments mieux adaptés à la nature de la maladie et au profil de l’individu, selon son âge, son sexe, son âge, sa taille et son poids.

Et pour finir sur une note plus joyeuse, à propos de poids, vous êtes affûtés pour la traditionnelle marche du Mont-Blanc fin août ?
Ah, ça oui ! (rires) Et puis on connaît bien le coin maintenant ! On est rassurés. On a le niveau de tout un chacun, sans être spécialistes de tout ! (rires). En fait, on aime juste faire des choses sérieuses sans se prendre au sérieux. Il y a déjà 70 personnes inscrites, cette année et on veut que cela soit, comme toujours, une vraie fête. Parfois, des passages sont durs. Mais nous n’oublions jamais la raison pour laquelle nous sommes là. Et puis on fait en deux jours ce qui est normalement réalisable en un jour. Donc ça va. Ce n’est pas une compétition. Depuis que nous organisons cette marche, plus de 1 000 personnes l’ont déjà faite. Et ils ont à chaque fois réussi en gardant leur courage... Et surtout leur sourire !

Propos recueillis par Charles-Edouard BRIDE,
Le Journal de Saône et Loire