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Garder le sourire pour guérir

Publié le 14 avril 2012 dans 2012

Patrick Torrès (debout) rappelle l’engagement de l’association qu’il préside depuis 1998. À sa gauche, Monique et Claude Vernay, les parents d’Anthony, sont très actifs pour organiser chaque Défi Anthony.


ENVIRON UN MILLIER DE PERSONNES SONT ATTENDUES AUJOURD’HUI : 80 % des enfants atteints de leucémie sont aujourd’hui soignés. Et les parents d’Anthony sont fiers d’y contribuer avec leur action.

Ce Défi Anthony, c’est pour bouffer de la vie. On est ici-bas que pour cela. Perdre un môme, ça vous rappelle cette vérité fondamentale ». Claude Vernay essuie encore pudiquement ses larmes avec un mouchoir lorsqu’il évoque le souvenir de son fils.
Plus de quatorze ans après la disparition d’Anthony, décédé en juin 1998 d’une leucémie, Monique et Claude Vernay restent plus que jamais unis pour honorer la mémoire de leur fils. Lequel aurait 35 ans aujourd’hui. « Il est mort dignement. Et un individu n’a rien perdu tant qu’il n’a pas perdu sa dignité. Il n’a rien lâché », se souvient Claude Vernay. Anthony était en effet déjà tombé malade en 1988, à l’âge de 12 ans seulement. Pris en charge à l’hôpital Debrousse à Lyon, le corps médical a vite diagnostiqué une leucémie.

Grosse rechute en 1997
Décidé à vivre, l’état de l’adolescent s’améliore progressivement. Jusqu’à une terrible rechute en 1997. « Là, c’est le coup de massue », se souvient sa maman Monique. Mais pas le temps de se lamenter. « Après une telle annonce, on ne se pose pas de questions, on fonce ! La vie a ses bons et ses mauvais côtés. Mais je crois profondément que l’être humain est armé pour dépasser ses souffrances », analyse Claude, qui à 62 ans, dirigeait encore, il y a moins de 2 ans, son entreprise de motoculture de plaisance et de mécano-soudure à Saint-Symphorien-des-Bois.

Un changement de vie en forme d’hommage
Et en bon patron, Claude sait que dans la vie, comme dans le travail, il n’y a pas de problèmes. Mais que des solutions. Lesquelles n’arrivent que si l’individu est capable de prendre son destin en main. « C’est la grande œuvre que nous a laissée Anthony en nous quittant prématurément. Sans lui, nous aurions été de simples consommateurs de notre vie. Grâce à lui, nous sommes devenus les acteurs de notre devenir. On a même totalement changé notre mode de vie et notre façon de voir les choses », insiste-t-il.

La montagne est belle
Lesquels ont depuis, mis en place chaque été, un raid en montagne le dernier week-end du mois d’août dans le massif du Mont-Blanc. « Ce n’est pas un hasard si on a choisi cette forme d’hommage pour notre fils. Car la montagne est une très bonne école de la vie. Elle nous rappelle à quel point l’existence humaine sait finalement toujours nous rendre ce que l’on se donne la peine d’aller chercher. Un panorama d’exception ne sera beau que si l’on a fait l’effort de gravir soi-même la côte », médite, Claude, l’œil humide. Et d’ajouter : « Anthony a vécu heureux. Il en a bien profité. Il a été un malade qui s’est pris en main jusqu’au bout pour protéger son entourage et sa famille ». Une famille qui s’est aujourd’hui agrandie de six petits-enfants grâce aux deux autres filles de Monique et Claude, Nathalie et Lucie. Certainement, le plus beau des nouveaux défis des parents d’Anthony.

Article de Charles-Edouard BRIDE,
Le Journal de Saône et Loire